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Florence MIZZI,
Responsable Prospective et Futurs Urbains à l’aua/T
Née d’une prise de conscience des dysfonctionnements des ensembles urbains modernes et des conséquences planétaires des choix de développement faits, la définition des enjeux d’un développement durable dans les années 1990 marque un tournant. Cette dynamique pousse depuis les territoires vers des exigences de durabilité ‒ un horizon aux contours définis, mais dont le chemin reste ardu. Les promesses de la ville intelligente, au contraire, se concentrent sur les moyens comme autant de leviers de transition.
L’opportunité d’une conjonction des deux dynamiques semble évidente, mais suppose de saisir la complexité des interactions entre urbanisme et numérique. Il faut dépasser les approches qui abordent ce lien par les outils et les technologies d’aide à la gestion urbaine (capteurs, réseaux, algorithmes…) ou celles qui y entrent par le développement économique (start-up, innovation…). Il s’agit aussi de tenir compte de l’évolution des usages et comportements, ou encore de la culture et des valeurs que le numérique et sa diffusion massive, véhicule ou construit. L’anticipation technologique reste fondamentale, mais au-delà, l’enjeu est d’en saisir les dimensions sociétales. C’est parce qu’il y a une maturation des usages que l’impact sur la société et sur le fait urbain est si profond, et que cela bouscule le jeu des pouvoirs, des organisations économiques, des usages sociaux…
Comme la société a su le faire, un urbanisme « mature » peut ainsi trouver dans les outils, les applications, les technologies, les nouvelles manières de faire, de concevoir, de penser… des leviers puissants pour tendre vers plus de durabilité : mieux articuler les échelles d’action, donner plus de place aux citoyens, permettre de mieux combiner les politiques publiques en consommant moins de ressources… construire, in fine, un modèle de ville pertinent, « à jour » des nouveaux outils, pratiques et concepts : un modèle de ville durable augmentée.
“La plupart des transitions souhaitables – notamment écologiques – savent raconter leur but mais échouent à définir un chemin. La transition numérique c’est le contraire.”La Fing 2015
Contenu additionnel :
Document FNAU : Ville des Intelligences – Territoires Numériques (2017)
Comment les agences d’urbanisme se sont emparées des questions de transition numérique ? Comment appréhendent-elles les mutations liées à ces questions ?
http://www.fnau.org/wp-content/uploads/2017/06/fnau-41-villes-numeriques-def-bd1.pdf
Document aua/T : L’enjeu du numérique : vers la ville durable augmentée (2016)
Une grille de lecture qui met en perspective la ville intelligente, non pas comme un modèle mais comme un processus de transition, “facilitateur” d’un urbanisme durable.
http://www.aua-toulouse.org/sites/www.aua-toulouse.org/IMG/pdf/4x2p_numerique_interactif.pdf